Les points sur les i !

Tandis que le bio se développe depuis plusieurs années jusqu’à enfin représenter 10% des surfaces agricoles en France, il souffre des crises diverses que nous traversons et en particulier de l’inflation des prix à la consommation. C’est pourquoi cet article propose de rappeler toutes les raisons fondamentales pour lesquelles continuer à privilégier le bio est essentiel.

Garder la santé quand les temps sont durs

Depuis 2022, nombreux sont ceux qui se détournent des aliments bios et c’est bien compréhensible quand les fins de mois sont difficiles. Ca l’est moins lorsque les revenus du foyer sont assurés. Ce n’est alors clairement pas le poste à réduire en période d’inflation. Parce que consommer bio, c’est accepter de payer un prix certes plus cher, mais pour un produit différent : moins toxique et plus riche nutritionnellement.

Rappelons que choisir le bio, c’est choisir des produits issus d’une agriculture qui respecte les conditions suivantes :

  • aucune utilisation de produits chimiques de synthèse (pesticides, engrais, désherbants…)
  • aucune utilisation d’OGM
  • respect du bien-être animal (transport, conditions d’élevage, abattage…)
  • pour les produits transformés, une quantité de 95 % au moins des ingrédients issus de l’agriculture biologique. A noter donc : les labels AB (logo français) et Feuille verte (logo européen) autorisent jusqu’à 5% d’ingrédients non certifiés bio.

Moins toxique ?

De nombreux intrants chimiques (pesticides, fongicides, engrais…) :

– sont des perturbateurs endocriniens : ils modifient l’équilibre hormonal et à ce titre sont impliqués dans l’augmentation des problèmes de fertilité, des pathologies hormonales (obésité, dysthyroïdie, SOPK, endométriose, etc) et des cancers hormonodépendants (prostate, sein) ;

– contiennent des métaux lourds (plomb, arsenic, mercure, etc.) : ils sont pointés du doigt comme facteurs de maladies neuro-dégénératives telles que maladie de Parkinson, Alzheimer…, et fortement suspectés dans les maladies neurologiques (autisme, TDAH, fibromyalgie, etc.)

– sont des facteurs de cancers (leucémies, tumeurs cérébrales…).

Côté élevagé, le bio assure l’absence d’antibiotiques, y compris dans le lait. Une bonne chose, non ?

Enfin, tous ces produits, comme les additifs alimentaires de synthèse, entrainent évidemment un travail accru de détoxication, hépatique et rénal. A la clé : fatigue, surcharges, maux de tête, syndrome menstruel, etc.

Plus riche nutritionnellement ?

Pourquoi les produits biologiques seraient-ils plus riches en nutriments utiles pour la santé et la qualité de vie ?

Parce que les végétaux, lorsqu’ils ne sont pas protégés artificiellement par des produits chimiques, développent eux-mêmes des molécules protectrices que nous assimilons ensuite pour notre plus grand bien : ainsi les végétaux bios sont plus concentrés en antioxydants, vitamines, etc.

Côté élevage, la nourriture du bétail à l’herbe augmente la teneur en omega 3 dans la viande et le lait.

Mais encore ?

Plus de goût ? Pour 64% des consommateurs de bio, les aliments bios ont plus de goût. Raison probable : les aliments bios contiennent 30% d’eau en moins donc les saveurs sont plus concentrées.

Faites vos propres tests : les yeux bandés, goûtez successivement une pomme ou un kiwi de l’agriculture conventionnelle et de l’agriculture biologique.

– Meilleurs pour les agriculteurs et leurs voisins : évidemment, la première population à souffrir de l’impact négatif de l’agrochimie sont les agriculteurs qui manipulent les produits qui en sont issus et les habitants à proximité des zones agricoles. Consommer bio, c’est soutenir la conversion des exploitations agricoles en pratiques plus saines.

– Meilleurs pour l’environnement : l’agriculture conventionnelle s’appuie sur des mastodontes industriels qui émettent des gaz à effet de serre et toutes sortes de pollution. Elle rejette dans l’air mais aussi dans les eaux de nos rivières et du littoral des produits toxiques pour l’espèce humaine et pour la nature en général (puisqu’ils sont fait pour ça : tuer les bactéries, insectes, le vivant en somme).

Comment faire pour consommer bio quand les prix augmentent ?

La meilleure stratégie consiste à acheter directement au producteur autant que possible, ce qui limite les coûts de distribution. Pour cela, il s’agit de repérer les producteurs installés près de chez soi ou qui distribuent leurs produits sur des marchés ou à votre antenne locale La ruche qui dit oui. Vous pouvez aussi acheter des produits de conservation lors de vos déplacements dans les régions productrices.A Rueil-Malmaison, 2 Amaps (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) approvisionnent les familles en légumes biologiques produits à quelques dizaines de kilomètres, mais aussi du pain, des oeufs, du poulet. Les changements d’habitude prennent un peu de temps au début puis entrent dans une routine.

Les grandes surfaces classiques proposent généralement un rayon bio à des prix raisonnables. Souvent les produits sont fabriqués plus loin et ont donc un impact plus élevé sur les gaz à effet de serre mais c’est aussi le cas de leurs produits conventionnels.

Enfin les magasins bios souvent proposent à prix réduits des produits frais avec date limite de consommation proche ou des paniers de fruits et légumes à consommer rapidement.

Et bien sûr, la réduction de l’alimentation carnée dans le quotidien fait naturellement baisser le coût du caddie. A remplacer par des lentilles, pois chiches, haricots secs, bases de nombreuses recettes, riches en protéines et fibres si importantes pour notre santé, et particulièrement économiques.

Les plus chanceux pourront cultiver un bout de terrain dans leur jardin ou en jardin collectif. A noter à Rueil-Malmaison le projet de création imminente d’un potager partagé.

En conclusion, manger bio est un choix pour tous ceux qui privilégient leur santé et celle de leurs proches. Lorsque les revenus le permettent, les économies auxquelles l’inflation nous pousse sont peut-être à rechercher sur d’autres postes moins vitaux : mode, eléctronique, déco…

 

Plus d’informations :

https://www.economie.gouv.fr/particuliers/comprendre-labels-bios

https://www.agencebio.org/vos-outils/les-chiffres-cles/

https://www.anses.fr/fr/content/travaux-et-implication-de-lanses-sur-les-perturbateurs-endocriniens : à noter dans cet article q’on ne parle plus de produits « phytosanitaires » mais « phytopharmaceutiques », c’est plus clair.

https://www.cancer-environnement.fr/fiches/expositions-environnementales/perturbateurs-endocriniens/

https://www.senat.fr/rap/l00-261/l00-26178.html

https://www.cancer-environnement.fr/fiches/expositions-environnementales/pesticides/

https://www.agencebio.org/questions/les-produits-bio-ont-ils-un-interet-nutritionnel-superieur/